lundi 20 septembre 2010






9 septembre 2010 : début d’une RÉSIDENCE de 8 jours

Cette semaine, de nouveau la Lorraine, à Thionville, pour la seconde fois… je présente deux « fenêtres », devant une vingtaine de personnes, les mêmes…
Le but : une entrée et une sortie de résidence, voir là où on en est le premier et le dernier jour.

Le 1° jour, Mael Le Goff vient me donner un coup de main. Sur le plateau, je lui montre mon matériau, et nous l’organisons en fabriquant une première chronologie.

À droite, une table, des livres, mon matériau de collectage, nous écrivons RÉEL à la craie sur le sol.
Juste derrière, un paper-board, avec les inscriptions DESCRIPTION DES CRIMES, PÉRIODE INTERMÉDIARE et ENFANCE. dessous, j’écris, PROFIL PSYCHOLOGIQUE.
Au fond, un écran de projection, sur lequel je scotch des phrases, des titres. CÉLINE G, KARCHER, LA ROUTE, LA LIGNE ROUGE… voilà que se rassemble les traces de mon périple, du road-movie.
Au fond, côté jardin, un micro sur pied, le lieu des « TU », des adresses à Jacques B, aller dans sa tête, tout en restant à distance, par pudeur et effroi peut-être…
Et devant, enfin, une autre table, il y a tout ce que j’ai écris. Et à la craie : IMAGINAIRE.

Et pour fermer ce cercle, LE PUBLIC.

Les spectateurs de cette fenêtre. À l’issu de la première présentation, j’ai la surprise de voir qu’ils sont déjà dans le spectacle, qu’ils le conçoivent comme tel, comme un objet presque définitif, qui a simplement besoin d’être retravaillé. Ils sont déjà avocats de certaines scènes, en me disant, « surtout, celle-là, il faut la garder ! »
Une spectatrice : « vous vous approchez de l’enfer, c’est courageux et audacieux ».

Je ne leur dit pas encore, que demain arrive Anne, la metteur en scène, l’accoucheuse et qu’il faudra sans doute tout recommencer. Et puis, il y a encore 4 mois avant la première !

Je me couche, dans l’appartement qui nous ai prêté. « Mon réveil indique 23h 59min 59s… dans une seconde, le monde bascule dans un autre jour… »


12 septembre : vin de Moselle

Avec Anne, nous marchons ce matin, une longue balade sur les bords de la Moselle. Au loin, on aperçoit les cheminées fumantes d’une centrale nucléaire. Elle a remplacé d’autres fumées, celle des hauts-fourneaux, des mines, des usines de sidérurgies. La population italienne ne travaille plus dans la poussière du charbon, quelques-uns ont ouvert des pizzerias ; où sont les autres ? Les vieux ? Rentrés en Italie ? Ou dans une maison de retraite pour travailleurs à la santé ruinée ?

Au loin, un train revient de Luxembourg. À l’intérieur, les frontaliers, comme on les appelle, c’est à dire ceux qui travaillent dans les banques, celle-là même qui se sont alarmées, puis goinfrées de ce qu’on appelle la CRISE.

Nous arrivons aux abords d’un bistrot, sur les bords de la Moselle. Quelqu’un a mis un disque de Jacques Brel. On nous sert une bouteille de blanc et du saucisson. D’ici une heure, la tête tournante, nous franchirons les grilles du parc comme deux adolescents, avant de faire une sieste.

Ah oui aussi, nous parlons depuis 3 jours de Jacques B, du fait divers, des matériaux que j’ai emmagasiné, et comme d’habitude, Anne me pose quantité de questions, sans jamais rien lâcher, mettant en avant mes contradictions, mes errances, mes manquements… ouf… plus que 4 mois avant la première…

— tu veux dire quoi dans ce spectacle, Nicolas ?
— euh…
— tu veux parler de l’humanité chez Jacques, et de l’inhumanité chez toi ?
— oui, c’est ça… la nature humaine…
— ah ! La Nature Humaine

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