mardi 15 juin 2010

reprise des hostilités...


Mercredi 2 juin

J’ai repris la route. Il était temps. Depuis, mon dernier périple en Picardie, j’ai beaucoup lu, des polars ( français, américains), vu des films, lu des analyses, vu des choses à la télé, et ce n’est pas ce qui manque. Derrière moi, la table est remplie de documents, lu ou à lire encore…

Fais des rencontres aussi, comme avec l’écrivain Patrick Raynal à qui j’ai proposé de participer à l’aventure pour un regard dramaturgique (« c’est mon métier, m’a t’il dit, trouver le fil de l’histoire » ) ; il m’a également conseillé de lire Ellroy et son « tueur sur la route » ( tiens, tiens) ou les trilogie de Thomas Harris, l’auteur du « silence des agneaux ». je compte l’inviter à une prochaine répétition publique, en septembre, à Thionville, au CDN de Lorraine.

Mes ateliers du spectateur ont continué aux aussi, en Gâtine, avec le Nombril du monde, j’ai montré mes films et mon journal et lu des articles et des scènes à ce groupe de spectateur témoins ; chez eux, dans leur salon, avant un gueuleton :

Mais pourquoi tu fais un spectacle sur des horreurs pareilles !

On te préférait quand tu faisais l’usine ! me disent-ils.

Oui, je sais, je réponds, mais faut que je m’y coltine.

Je vais en tout cas, malgré le sujet, essayer de rester parfois léger et accessible.

D’autres rencontres aussi, en maison d’arrêt, avec un détenu qui en a pris pour 25 ans, bibliothécaire en sursis de son appel. Je viens de lire ce qu’il avait fait sur internet. Rien à dire de plus. Il assume les faits, mais la peine est lourde. Émotion du jury populaire.

Je vais dans les tribunaux, rencontres avec des juges, chroniqueuse judiciaires, journalistes de la « PQR » (presse quotidienne régionale), centre de réinsertions pur détenus, gendarmes, un journaliste du Nouveau Détective (tiens celui-là, je le mettrais bien dans mon spectacle) et d’autres encore qui vont suivre…

Et Jacques B alors ?

Lui aussi je suis sa trace…

Lundi 7 juin

Je suis en Lorraine, à l’invitation du CDN. Pourquoi la Lorraine ? Là aussi, c’est une terre propice pour les faits-divers et les tueurs en série. Alors pourquoi pas prendre de la distance avec la Picardie…

Hier, j’ai pris ma voiture pour aller rencontrer un gendarme qui a travaillé sur le cas Francis Heaulme.

Une journée d’errance en fait. Après la rencontre, je roule dans le paysage. C’est un road-movie après tout, alors j’en profite. Radio classique sort par les vitres baissées de la portière. Je m’arrête dans le centre ville de Longwy. J’observe. Je m’assieds aux terrasses des cafés. J’écoute. Je regarde. C’est fou, comme en regardant, en pensant à « lui », mon regard change. Je deviens parano. Parano de moi et des autres. J’ai l’impression qu’on m’observe tout autant que j’observe. On dirait que je suis en fuite. Je regarde les femmes, et mon regard posé sur elles est différent, celui d’un prédateur, froid. Peut-être. Je me dis, que je vais devoir traîner ce spectacle plusieurs années, et je sais pas, cette perspective ne me réjouis pas.

Je prends des bribes de phrases.

Deux collégiens et un qui dit à l’autre : si t’as faim, le matin, je peux t’amener quelque chose.

Deux abîmés par la vie boivent leur bière sans se parler ni se regarder.

Là, un type qui enfile sa enième bière, se lève, avec ses béquilles, claudiquant, et puis s’arrête, traînant, toutes les 5 secondes pour tirer sur sa cigarette. Hop, il l’écrase avec une de ses béquilles.

Au coin d’une rue, deux types : au moins avant on avait pas le temps, mais on avait du boulot.

La sidérurgie a fermé dans toute la vallée en « ange », malgré les promesses du président au lendemain de son mariage à Disneyland.

Mardi 8 juin

En roulant, toujours.

Je rentre pour dîner.

Je finis d’observer.

Sur la route de la vallée du Fench.

J’avale la route et c’est bien, de rouler sans autre objectif que de rouler.

Il y un panneau qui indique « bois de la côte », et au loin un village de mineurs, abandonné, de l’autre côté du bois. Je bifurque. Je m’engouffre dans le bois. La route est étroite. Bientôt, un vélo sur lequel est une jeune fille arrive en sens inverse. Je ralentis. Je baisse ma vitre. Elle me regarde la regarder et dans son regard, je sens qu’elle a peur. On dirait que j’y arrive bien à faire le regard du prédateur. Qu’est-ce qu’elle fait là, à rouler dans ce vois désert, t’as pas lu le petit chaperon rouge, petite ?

Dans le rétroviseur intérieur, je l’aperçois qui s’éloigne. J’aperçois mon image aussi. Mon visage qui parle alors que je ne parle pas. On dirait que c’est moi et que ce n’est pas moi ? je crie, comme enfermé dans le rétroviseur.

Je secoue la tête.

Brrrrhhh….

Plus loin encore, deux vieilles marchent. C’est une sorte de chemin, je sens que je suis un peu perdu, que le village abandonné s’éloigne. Je m’arrête, et je demande comment s’y rendre…

ho, plus personne n’y va jamais, et en voiture, par ici, ça va être compliqué

oui, dit l’autre, ça descend à pique, faut y aller à pied, c’est un GR ici.

Ah bon, je dis, je suis un peu perdu je crois.

vous voulez voir quoi dans ce village, demande la première vieille ?

Je souris.

Rien, je réponds, je me promène…

Ah…

Je redémarre. Bientôt, je suis dans un chemin boueux. Il y a une forme qui surgit du bois vert. Je freine. Trop tard, je me prends une biche de plein fouet dans le pare-choc, je roule sur la biche, j’entends le poids de son corps sous mes roues.

Je descends.

Et merde !


ATELIERS LIBRES DE THIONVILLE


Mercredi 16 juin : ATELIERS LIBRES DE THIONVILLE

Au CDN de Thionville,
j’anime 3 ateliers libres ; y viennent des gens de tous horizons, des abonnés, des fidèles, des jeunes, des vieux, peu de gens de la quarantaine, beaucoup de femmes et peu d’hommes comme toujours, des qui ont une pratique amateur ou professionnelle, dès qui ne sont jamais montés sur une scène, dès qui viennent pour la première fois, qui sont venus juste pour regarder, dès qui se sont trompé et qui venaient voir un spectacle de conte mais qui vont rester un peu quand même pour voir…

Je remarque simplement, qu’au départ, il y a réticence à travailler sur le fait-divers, je dois donner envie au groupe, d’abord en leur demandant de me raconter des choses proches d’eux, un souvenir, un cauchemar, un accident dont ils ont été témoins…

Puis, je leur donne des faits-divers, tirés des journaux, il y a là :

Une femme infanticide
Une tentative de meurtre sur sa maîtresse
Un viol par son beau-père
Un enfant mort dans une voiture pendant que sa mère est au travail
Un « ogre » qui mange son propre corps
Chasse à l’Homme ( Deux frères pareil à Abel et Caïn)


À la lecture des textes, par petits groupe, je les sens un peu abattus, trop noir pas envie de lire ça, envie de rigoler, de se divertir…

Et puis, je leur demande de trouver des points de vue, de raconter en extrayant des personnages, de faire parler morts et vivants, voisins et famille, victimes et accusés…

Et puis, peu à peu, je les sens s’investir, essayer de comprendre, se mettre à la place, la parodie s’éloigne, ils sont au plus proche d’eux mêmes, « des variations sur l’humain », dira une jeune femme… et quelque chose de lumineux se dégage, ils parlent de nous soudain, ils ne jugent pas ceux qui ont fait, ils donnent leur voix.

Certains ont dit : « c’est comme si on les connaissait tous, et quand on se met à parler, les mots nous échappent, on dirait que ce sont eux qui parlent, des sentiments collectifs, on sait ce qu’ils ont dit… »

Et on en ressort, certes transformés, mais il n’y a rien eu de gratuit ce soir.

Certains qui ne voulaient pas revenir reviendront, parce que finalement…

Je cherche ce que révèle le fait-divers à chacun de nous et de nous tous.

LA PHRASE MYSTÈRE


Lundi 14 juin : LA PHRASE MYSTÈRE

Ça fait toujours son effet, au début d’un polar, où en entête d’un chapitre, ou au cours de l’intrigue, d’avoir des phrases un peu mystérieuses, du genre tirés de la bible, d’un épître mystérieux, d’un livre sacré, d’un philosophe ou d’u poète tortueux… y’a pas de raison que moi non plus… je…

« Que celui qui combat le monstre prenne garde à ne pas devenir lui-même le monstre,
à trop regarder dans l'abîme, il peut devenir lui même l'abîme.

ou dans une autre traduction :

« Qui combat avec des monstres pourrait faire attention de peur qu'il ne devienne de ce fait un monstre. Et si vous regardez fixement pour long dans un abîme, l'abîme regarde fixement également dans vous. »
Friedrich Nietzsche, « au-delà de bon et de mauvais »

Et ça,
trouvé dans lors de la visite de la maison de son père (mais non, Nicolas, tu n’as pas visité sa maison, elle a brûlé, et c’était il y a 10 ans… tu délires !)
Une phrase soulignée,
Dans l’Epitre à St-Paul :

« puisque je ne peux pas faire le bien que je veux faire
je fais le mal que je ne peux pas faire… »


ça donne, hein ?
bon, en fait, c’était dans une chambre sordide de la baie de Somme, sur un missel poisseux des Gédéons !

Tiens,
Aussi,
un poème, du grand Michaux :

« Il l'emparouille et l'endosque contre terre ;
Il le rague et le roupète jusqu'à son drâle ;
Il le pratèle et le libuque et lui baruffle les ouillais ;
Il le tocarde et le marmine,
Le manage rape à ri et ripe à ra.
Enfin il l'écorcobalisse.
L'autre hésite, s'espudrine, se défaisse, se torse et se ruine.
C'en sera bientôt fini de lui ;
Il se reprise et s'emmargine... mais en vain
Le cerceau tombe qui a tant roulé.
Abrah ! Abrah ! Abrah !
Le pied a failli !
Le bras a cassé !
Le sang a coulé !
Fouille, fouille, fouille
Dans la marmite de son ventre est un grand secret
Mégères alentour qui pleurez dans vos mouchoirs ;
On s'étonne, on s'étonne, on s'étonne
Et vous regarde,
On cherche aussi, nous autres, le Grand Secret. »
Henri Michaux, le Grand Combat

BIBLIOGRAPHIE


Choses lues,
Choses à lire
À voir
Écouter

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Sites

http://www.tueursenserie.org/

Un cas de tueur en Picardie :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Barbeault
http://scenedecrime.blogs.com/scenedecrime/2007/10/laffaire-marcel.html

tueurs en série français :
http://www.tueurs-en-serie.fr/dossiers/tueurs-en-serie-francais/

les chroniques judiciaires du Monde :
http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/

l’actualité du fait-divers en France :
http://www.lesfaitsdivers.com/

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À LIRE : ROMANS

Thomas Harris, Dragon Rouge, le silence des agneaux, Hannibal Lecter, 3 livres en poche, référence du genre sur un tueur en série devenu célèbre, adapté au cinéma

Le tueur sur la route : James Ellroy (autre chez d’œuvre du genre)

Truman Capotte, De Sang Froid, premier livre du genre enquête auto fiction sur un fait-divers, similitude avec mon enquête ?

American Psycho, Bret Easton Ellis ( fantasme ou réalité ?)

Mygalle de Thierry Jonquet ( un classique !)

Patrick Raynal, à lire car on a bien envie qu’il travaille avec nous, un classique du polar français

Nature Morte dans un Fossé, Paravidino ( théâtre – j’adore les pints de vues des personnages et en plus c’est un bon polar)

Un roi sans divertissement, Jean Giono ( l’écriture de Giono et une enquête)

L’adversaire, Emmanuel Carrère (sur l’affaire Jean-Claude Roman)

Joseph Conrad, « au cœur des ténèbres » (inspirateur d’Apocalypse Now)

Et aussi Cormac Mac Carthy, Fred Vargas, Bunker, Dennis Lehane, Brigitte Aubert…

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À LIRE : DOCUMENTS

Médiatisation et sur-médiatisation du phénomène des tueurs en série en France : un âge d'or du fait divers, 1980-2005, mémoire par Holiguine Blandine, université de Nice (vous pouvez le trouver sur internet)

Corrine Hermann : un tueur peut en cacher un autre (Criminologue reconnue d’un cabinet d’avocat, se trouve maintenant en poche, un peu parano la dame ? Ou syndrome du « voisin d’â côté est peut-être un tueur » ou réalité : les pervers sont parmi nous !)

Stéphane Bourgoin : le livre noir des serial killer (on dit que c’est LE spécialiste français, j'entends souvent qu'il est "critiqué" mais il est incontournable, à rencontrer bien sur, prochainement... et tient une librairie à Paris 9°, le 3° Œil)

Michel Sapanet, Chronique d’un médecin légiste (un médecin de Poitiers, ça se lit comme un épisode d’Urgence)

Le guide du polar, chez Points, 3 euros (pour les nuls)

Idées reçues : le polar, éditions le cavalier bleu (pour se remettre à niveau)

Denis Duclos, le complexe du Loup Garou ( la fascination de la violence dans la culture américaine), éditions La Découverte

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REGARDER :

Revue et expo Crime et Châtiment au Musée d’Orsay

Peintures de J. Bosch

Galerie de l’évolution, Paris, jardin des plantes


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À VOIR :

Psychose de Hitchock, (pour la construction du récit, l’ambiance, l’interprétation, la musique, le scénario…)

Le juge et l’assassin : Tavernier (un tueur en série frappe dans les campagnes)

Henry, portrait of a serial killer (film sur un vrai tueur, classique du genre, assez glauque quand même)

M Le Maudit de Fritz Lang (lui, il signe « M »)

« C’est arrivé près de chez vous » réalisé par Rémy Belvaux, André Bonzel en 1992, avec Benoît Poelvoorde ( ben là y’a de l’humour même si ça fait froid dans le dos)

« Natural Born Killers » réalisé par Oliver Stone en 1994 ( la bande son et le montage sont inspirants, peut-être… des films ou des livres ratés, c'est moins intimidant!!)

Fargo, des frères Cohen ( j’aimerais qu’on arrive à faire un truc aussi bien : ambiance, quotidien, humour, violence, société… et le tout l’air de rien)

Vidéo Corine Hermann :
http://centrefrance.kewego.fr/video/iLyROoafJ-gi.html

Emissions de « Faites entrez l’accusé » ( certes très fictionnel dans une certaine forme et voyeur aussi, , mais très bien documenté, avec des témoins de premier ordre, au moins pour voir le « décorum »)

Et aussi Haneke, Tarantino, Lynch…
Ect...
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À ÉCOUTER :


La Bande originale de Dead Man, de Jim Jarmush, par Neil Young, pour le côté road-movie du mythe américain, un peu comme tous les autres films d’ailleurs

BOF d’Easy Rider, de Dennis Hopper

BOF de Wild at Heart (Sailor et Lula) de David Lynch

BOF de Psychose ( Bernard Hermann, Hitchock)

BOF de Tarantino en général

BOF de Shadows de Cassavetes

Maria Callas

Bruce Sprinsgteen : the ghost of Tom Joad

Johnny Cash : American recordings

Et aussi tout ce qui va sur la route…

AUX ASSISES...


Vendredi 11 : AUX ASSISES

Actuellement, à la cour d’assisse d’Epinal, un médecin est jugé pour avoir drogué et violé 14 femmes durant leur état léthargique…
J’y vais pour y assister, mince! Le procès est à huis clos, comme souvent pour les viols… mais je retrouve ces notes prises lors d’une cour d’assises, il y a un an, à Beauvais.

L’ACCUSÉ.
À quoi il pense, l’accusé, la veille, dans le bus : « j’ai pas dormi, pas mangé, alors à quoi je pense, je peux pas vous dire, j’espère prouver mon innocence »

LE TIRAGE AU SORT DES JURÉS.
Le serment.
On prend place près de la juge.
Les jurés vont être jurés pendant plusieurs semaines.
La visite de la prison, la veille, par la présidente de la cour d’assise :
« On a une image de la prison qui n’est pas celle de la réalité, on a l’image des séries TV américaines
« Une prison, ça ressemble plus à un monument historique… ou préhistorique
« C’est bien de savoir où on envoi les gens et où ils risquent de passer une bonne partie de leur vie

UN TÉMOIN
« je m’étais mariée avec quelqu’un qui paraissait charmant, et puis le temps me l’a fait découvrir. »

PENDANT CE TEMPS LÀ, au café où il avait ses habitudes, ses anciens copains suivent l’affaire… depuis l’affaire Outreau, la justice passionne les médias et les français

UN AVOCAT COMMIS D’OFFICE, qui a hérité du dossier il y a deux mois, qui a peur, « c’est de la folie » dit le juge des parties civiles, il avait avant un avocat aussi commis d’office, qui ne s’est pas occupé du dossier pendant 4 ans et qui a été destitué du barreau.

REGRETS.
Qu’est ce qu’on peut savoir de ses regrets, on a l’impression qu’il ne se passe rien sur son visage, c’est comme dans la vie, mais ici c’est un concentré de la vie, on joue tout en quelques heures

UN JURÉ.
« j’avais devant moi un accusé qui n’avait pas le profil d’un criminel, ce sont des monsieur tout le monde, on se rend compte que ça peut arriver à n’importe qui. »

ACCUSATION.
Violence, femme et enfants battus, club échangistes, autostoppeuse qu’il baise dans la caravane en forçant sa femme et les enfants qui dorment à côté, les voisins qui ne disaient rien…

UN CHRONiQUEUR.
« Oui, une cour d’assise, ça m’intéresse, c’est pas du voyeurisme, ce qui m’intéresse c’est essayer de comprendre, y’a que des gens malheureux dans les cours d’assise, et pas seulement les victimes, je connais peu de meurtriers qui soient des gens heureux. »

LES PARENTS.
« On imagine tout, un accident de voiture, qqn qui l’a enlevé. »

LE CORPS.
10 jours de battus, on retrouve son corps mutilé à coups de haches, décapité, son corps abandonné sous un pylône électrique

UN GENDARME.
On peut pas tout expliquer aux parents.

LES PARENTS.
« On est pas préparé, on lit ça dans les journaux, on voit ça à la télé, on pense pas que ça peut vous arriver. »

UN PROFIL PSY
Il est égocentré, centré sur lui-même, il est instable, il veut tout, tout de suite, il ne vit qu’au présent.

UN JURÉ.
« Les détails, c’est sordide, on explique au millimètre près, là où la hache s’est enfoncé, ect. »

LA DOULEUR.
« De ressentir la peine, la douleur de mon frère, ça c’est insoutenable, et de ressentir la peine de ma mère, de mes parents, là aussi c’est insoutenable. »
« vous imaginer la douleur de votre enfant… »

LE PROCUREUR.
La veille, ils avaient regardé un film anglais, crime arnaque et botanique

UNE AVOCATE.
C’est archaïque que les jurés n’aient pas accès aux pièces du dossier, et de juger sur des impressions d’audience, c’est une arène où vous devez combattre pour convaincre.

LE FRÈRE.
Moi, je vois la justice comme la balance, pour combattre la barbarie mais rien ne pourra contrebalancer la mort de mon frère.

LA MÈRE.
Je ne crois qu’on puisse faire le deuil de son enfant, on peut faire le deuil d’un oncle, d’un grand père pas d’un enfant, on peut juste essayer de vivre un peu plus paisiblement