mardi 15 juin 2010

ATELIERS LIBRES DE THIONVILLE


Mercredi 16 juin : ATELIERS LIBRES DE THIONVILLE

Au CDN de Thionville,
j’anime 3 ateliers libres ; y viennent des gens de tous horizons, des abonnés, des fidèles, des jeunes, des vieux, peu de gens de la quarantaine, beaucoup de femmes et peu d’hommes comme toujours, des qui ont une pratique amateur ou professionnelle, dès qui ne sont jamais montés sur une scène, dès qui viennent pour la première fois, qui sont venus juste pour regarder, dès qui se sont trompé et qui venaient voir un spectacle de conte mais qui vont rester un peu quand même pour voir…

Je remarque simplement, qu’au départ, il y a réticence à travailler sur le fait-divers, je dois donner envie au groupe, d’abord en leur demandant de me raconter des choses proches d’eux, un souvenir, un cauchemar, un accident dont ils ont été témoins…

Puis, je leur donne des faits-divers, tirés des journaux, il y a là :

Une femme infanticide
Une tentative de meurtre sur sa maîtresse
Un viol par son beau-père
Un enfant mort dans une voiture pendant que sa mère est au travail
Un « ogre » qui mange son propre corps
Chasse à l’Homme ( Deux frères pareil à Abel et Caïn)


À la lecture des textes, par petits groupe, je les sens un peu abattus, trop noir pas envie de lire ça, envie de rigoler, de se divertir…

Et puis, je leur demande de trouver des points de vue, de raconter en extrayant des personnages, de faire parler morts et vivants, voisins et famille, victimes et accusés…

Et puis, peu à peu, je les sens s’investir, essayer de comprendre, se mettre à la place, la parodie s’éloigne, ils sont au plus proche d’eux mêmes, « des variations sur l’humain », dira une jeune femme… et quelque chose de lumineux se dégage, ils parlent de nous soudain, ils ne jugent pas ceux qui ont fait, ils donnent leur voix.

Certains ont dit : « c’est comme si on les connaissait tous, et quand on se met à parler, les mots nous échappent, on dirait que ce sont eux qui parlent, des sentiments collectifs, on sait ce qu’ils ont dit… »

Et on en ressort, certes transformés, mais il n’y a rien eu de gratuit ce soir.

Certains qui ne voulaient pas revenir reviendront, parce que finalement…

Je cherche ce que révèle le fait-divers à chacun de nous et de nous tous.

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